UNE PREMIERE JOURNEE-MARATHON FECONDE
Arrivée au Bénin dans la nuit du dimanche 06 janvier 2019, madame Doina SPITA, Vice-Présidente de la Fédération Internationale des Professeurs de Français (FIPF), a entamé ce lundi sa mission de trois jours. Une première journée à pas de charge marquée par une série de rencontres prometteuses.
Acte n°1 : Passage sur le plateau de la télévision nationale ORTB
Très tôt le matin, à peine remise de la fatigue du voyage, madame Doina SPITA était à 7 heures dans les studios de la télévision nationale, une chaîne ayant une large audience autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Elle était accompagnée d’une forte délégation de l’Association des Professeurs de Français du Bénin (APFB) conduite par le Président National Dr Roger Koudoadinou. Elle a été reçue sur l’émission 5/7 matins avec le Secrétaire Général de l’APFB, Anicet Megnigbeto. Pendant 36 minutes, elle a présenté l’objet de sa visite et quelques axes de l’idée de projet dont elle est porteuse. On retient au total trois volets :
- Offrir aux jeunes enseignants un kit d’accueil lors de leurs premiers essais de pratique d’enseignement ;
- Proposer un mentorat assuré par des acteurs ciblés ;
- Former les tuteurs qui se mettront au service des jeunes enseignants débutants.
Elle a aussi décliné la mission de la FIPF qui est de développer, soutenir et diffuser le français et la francophonie. La place du français dans le monde contemporain a été également abordée. Selon elle, « il n’est pas question pour le français de concurrencer les autres langues mais il faut défendre la beauté et les subtilités du français et les valeurs qu’elle véhicule».
Cette émission est la première d’une série prévue dans le plan de communication conçue pour la visite de la Vice-Présidente.
Acte 2 : Séance de travail avec le Bureau National de l’APFB
La rencontre a eu pour cadre le Bénin Marina Hôtel. Elle a connu la présence des membres du Bureau National et a été essentiellement consacrée à l’idée de projet Soutien aux jeunes enseignants débutants que la FIPF, avec l’appui de l’OIF, envisage réaliser au Bénin. L’objectif de la séance est d’expliquer aux responsables de l’APFB les tenants et aboutissants de cette initiative. A cet effet, Madame Doïna Spita a d’abord précisé le contexte du projet caractérisé par le déficit de professeurs de français et le manque de suivi des novices : une situation qui déteint sur la qualité de l’enseignement du français dans le monde. Ensuite, les trois composantes du projet ont été passées en revue. Enfin, elle a exprimé ses attentes qui consistent à susciter l’adhésion des partenaires et leur accompagnement.
Le débat très enrichissant qui a suivi l’exposé a permis d’adapter le diagnostic réalisé au niveau mondial au contexte béninois. Par exemple, au problème de pénurie d’enseignants de français amenant les chefs d’établissements à attribuer les heures aux professeurs d’autres disciplines, le Président National de l’APFB a fait observer qu’il n’y a pas de déficit en termes d’effectif mais qu'il se pose plutôt le problème de dégradation du niveau de l’enseignement. L’engouement est perceptible au niveau des jeunes enseignants qui malheureusement manquent de formation professionnelle adéquate et d'un suivi dans les premières années, pour la plupart. D’autres problèmes du système éducatif béninois ont été évoqués.
Dans l’ensemble, la séance a été riche en partage d’expériences. Madame Spita en est sortie édifiée sur les spécificités du Bénin au plan éducatif.
Acte 3 : Déjeuner à l’Ambassade de France près le Bénin
Le déjeuner a été offert par Son Excellence Madame l’Ambassadrice de la France près le Bénin. Plus qu’un déjeuner, c’était une table ronde de quelques partenaires francophones stratégiques. Il y avait les représentants de Wallonie Bruxelles au Bénin, de l’Institut Français et de l’Agence Universitaire de la Francophonie. Ils ont tous manifesté leur intérêt pour l’initiative et ont promis pour l’heure un accompagnement institutionnel.
De nouveaux partenaires comme l’AFD ont été identifiés et des rencontres envisagées.
Acte 4 : Audience avec le Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle
Après le déjeuner de travail à l’ambassade, le n°2 de la FIPF a été reçu par le Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle en présence du Directeur de Cabinet Monsieur Jean-Benoît ALOKPON (Président Honoraire de l’APFB). Le Président National avec trois autres membres du Bureau ont aussi pris part à l’audience.
Après l’échange des civilités, l’honneur est revenu à la Vice-Présidente d’exposer son projet. Son exposé a suscité plusieurs interrogations au niveau de l’Autorité très bien imprégnée des problèmes de l’école et de l’enseignement du français. Très vite, l’audience s’est transformée en une séance de travail. Le ministre a expliqué à son hôte que les trois volets du projet sont prévus par les textes. Certains sont déjà mis en œuvre. Pour qu’il n’y ait pas de doublon, il a émis le vœu que l’idée soit revue dans sa forme pour plus d’impacts. A cet effet, il a souhaité que la FIPF dote le Bénin d’une bibliothèque moderne. « La bibliothèque est plus concrète, elle est plus parlante. Elle va résister au temps et marquer la présence de la FIPF au Bénin.», a-t-il souligné. Mais, il ne s’agit pas d’une bibliothèque classique, plutôt « une bibliothèque spécialisée où il y aura des guides pour tous les professeurs de français en l’occurrence les jeunes débutants. », a-t-il précisé.
En clair, la proposition du Ministre vient renforcer le package pédagogique et didactique du projet. De même, elle a l’avantage de donner plus de visibilité aux actions de la FIPF au Bénin.
La Vice-Présidente, madame Doina Spita, s’est réjouie de l’intérêt particulier qu’accorde l’Autorité à l’initiative. Elle a promis poursuivre la réflexion avec le Bureau National de l’APFB. Le Ministre l’a remerciée du choix porté sur le Bénin et de la disponibilité du gouvernement à accompagner tout projet qui épouse son programme d’actions.
Cette promesse qui augure d’un bel avenir pour le projet est venue mettre terme à l’audience et à la première journée de mission.
Patrick CREPPY
Médiateur culturel/APFB
