Association des Professeurs de Français du Bénin

Couffo : Café littéraire

L'APFB-Couffo familiarise les apprenants avec le recueil de nouvelles L'affaire Bissi. Il y a mieux que la neige de Daté Atavito Barnabé-Akayi.

Le café littéraire de l'APFB-Couffo de ce mois de mars, mois de la Francophonie, a porté sur L'affaire Bissi de Daté Atavito Barnabé-Akayi. C'était le professeur Jean-Marie GOMIDO qui a présenté aux apprenants le chef-d'œuvre au programme en classe de 1ère.

Après un aperçu sur la biobibliographie de l'auteur et un résumé des nouvelles, le conférencier a montré que Daté Atavito Barnabé-Akayi est porté par plusieurs projets. D'abord la quête identitaire qui amène l'écrivain à partir de faits banals pour nous révéler à nous-mêmes. Il a ajouté qu'il a choisi de présenter les faits sur fond d'humour noir car, conclut-il, les thèmes du recueil, à savoir la mort, l'amour, la prostitution, l'homosexualité, les sacrifices propitiatoires... ne sont pas des faits nouveaux. Mais l'auteur, pour les rendre étranges, les a entourés de mystère comme en témoigne l'univers merveilleux et fantastique.

Un autre projet que le conférencier a exploré est celui des personnages. A ce niveau, il a souligné que l'auteur a focalisé les récits sur des personnages dont la plupart sont vicieux. Pour lui, l'intention de l'écrivain est de montrer le caractère dualiste des faits ou réalités qui existent dans le monde visible et invisible. Étant donné que les personnages vicieux surpassent les personnages vertueux, il a noté que le projet de l'écrivain est de montrer que nous vivons dans un monde où le mal domine sur le bien et les hommes peinent à concrétiser leurs destins.

Enfin le conférencier a exploré les pistes selon lesquelles Daté Atavito Barnabé-Akayi a voulu montrer que l'heure de nous-mêmes a sonné. C'est du moins le projet qu'incarnent les consultations et les sacrifices propitiatoires du recueil. Puisqu'ils ont triomphé dans le recueil, le conférencier a fait savoir qu'au moyen de ces éléments, l'écrivain veut révéler aux lecteurs qu'au-delà des connaissances livresques, ils doivent se baigner dans leurs cultures. Sinon, comment comprendre que l'auteur ait choisi de ne faire rétablir Faridath qu'après les rituels de Fa au moment où la médecine moderne, les religions révélées échouent? Comment comprendre que Funmi, en dépit de son niveau intellectuel, n'ait pas pu mener sa vie comme elle l'aurait souhaité? 

Du débat très truculent qui a suivi la présentation, il est a à retenir qu'il faut exceller dans les études. Mais au-delà des connaissances livresques et les enseignements des églises révélées, il est important que les apprenants s'enracinent dans leurs cultures car il y a mieux que la neige.

 

Giscard GAGBO

SG/APFB/Couffo