CÉCILE VAN DEN AVENNE ET DJAMILE MAMA GAO POUR UNE PERFORMANCE DOCUMENTAIRE AVEC LE SPECTACLE « MON CHER GOUVERNEUR »
L'espace de spectacle du centre Artisttik Africa était plein à craquer, ce mercredi 07 février 2024. L'événement en valait la chandelle lorsqu'on sait que "Mon Gouverneur", une œuvre artistique de Cécile Van Den et Djamile Mama GAO, relatant des correspondances des tirailleurs Dahoméens volontairement enrôlés pour défendre la « mère Patrie », est à l'honneur et représentée de mains de maître par les coauteurs. C’était sous la coupe de l'Association des professeurs de français du Bénin qui a su faire la mobilisation avec maestria. C‘était en présence de plusieurs personnalités ont l’historien Dieudonné Gnammaou, le Chef du Département des Lettres Modernes à l’UAC, Monsieur Fernand Nouwligbeto, le Chef du Département de l’histoire et d’archéologie à l’UAC, Monsieur Patrick Effiboley…
En réalité, c'est Cécile Van Den Avenne, une chercheuse linguiste française qui, au cours de ses recherches a découvert des lettres manuscrites de tirailleurs Sénégalais du Dahomey, à Aix en Province en France.
Sa rencontre, ici, au Bénin avec Djamile Mama Gao, slameur et poète, ancien pensionnaire du Prytanée Militaire de Bembèrèkè, lui a permis, dans une approche de recherche participative, à Porto- Novo, à Ouidah et à Abomey, de découvrir que cette armée fut bel et bien composée d' hommes braves venus de ces villes. Ce sont de véritables chairs à canons qui, depuis le décret de Napoléon III en 1857 ont lutté pour la cause coloniale dans des conditions atroces, délétères, inhumaines.
La mise en espace se veut accessible au public cible; les élèves. Ceux-ci n'ont point manqué, face à une compréhension digeste de la représentation, de poser une kyrielle de questions sur les tirailleurs Sénégalais cruellement bafoués dans leur dignité d'homme et sauvagement déchirés par le rugissement des balles sur les champs de bataille au cours de la première guerre mondiale. Les conséquences sont d'ordre physique et psychologique et transparaissent dans les lettres présentées et lues.
Le Secrétaire Général de l'APFB, Anicet MEGNIGBETO, représentant le Président, Dr Roger Koudoadinou, dans ses mots de bienvenue, n'a point manqué d'exprimer toute sa vive allégresse face à la qualité des échanges. Le professeur Ferdinand NOUNWLIGBETO, Chef du Département des Lettres Modernes à l’UAC a lui aussi embouché la trompette de cette satisfaction tout en invitant les élèves à s'intéresser encore plus à leur histoire, l'humus qui favorise aujourd'hui, la germination d'une génération qui se doit d'honorer la mémoire des anciens combattants. Dieudonné GNAMMANKOU, Historien est resté dans cette même approche qui se veut à- l'ancienne-corde-tissons la nouvelle.
Satisfaction et plaisir d'un mercredi, pas comme les autres ont caressé le visage des uns et des autres.
Rodrigue AHISSOU,
TG Littoral.