Association des Professeurs de Français du Bénin

Bénin/ Dictée francophone 2023

LIRE LE TEXTE COMPOSE A PARTIR DES « DIX MOTS » FRANCOPHONES 2023

 

 

Dictée : Dis-moi dix mots à tous les temps

 

Catégorie 1 : 9-11 ans 

Le temps qui passe ne repasse pas. Il nous tient et nous étreint. Et il nous faut nourrir cette étreinte de mouvements qui rythment la vie dans le meilleur des mondes. L’homme n’arrive à être que dans ce jeu sérieux et incessant, qui s’apparente à un véritable tic-tac de tous les jours. Chaque jour est une échelle de l’horloge des temps. Certains y passent, d’autres y restent. C’est cela l’existence. 

Catégorie 2 : 12-15 ans

Parlons d’existence au temps des savants renaissants. Il y était un homme laborieux qui travaillait avec une lenteur telle, que son nom propre en devint le synonyme même et l’incarnation. D’où le verbe lambiner que nous utilisons quelques fois. Ce savant français, du temps du courant de l’humanisme, passe donc à la postérité sans rien d’extraordinaire, comme s’il n’avait pas existé. Autant dire qu’il symbolise l’hivernage de sa discipline, disons en un mot de la science tout court. 

Catégorie 3 : 16-19 ans

La science ne s’accommode pas d’échec éloquent sans éloquence. C’est pourquoi l’astronomie invente la mesure des années-lumière pour circonscrire la distance parcourue par la lumière dans le vide des temps en une année. Il faut imaginer à quel point le dévidement des années nous parle. Et la grammaire du verbe français, quant à elle, conçoit dans le duratif du passé un plus-que-parfait pour signifier précisément l’abolition de cet effet duratif. C’est pour cette raison qu’il lui est loisible de dire un avant-jour dans le jour qui s’égrène sans abolir les heurts et heurs du temps. 

Catégorie 4 : Étudiants

Le temps qui passe, en effet, nous introduit dare-dare, comme par effraction, dans ses heurts et heurs. Comme si les jours étaient une série d’infractions humaines à réparer. En tout, les arborescences de la vie, les harmoniques du pseudo-hasard, produisent un air vibrant de déjà-vu. Le temps ne repasse pas certes, mais c’est un sinueux palimpseste où se lire comme dans le miroir polyphonique des arts. Les dialogues concentriques de l’esprit, les évasions cosmiques du cœur, transforment et tissent l’être de chacun dans une avalanche synchrone tout entière représentative de tout l’homme. Ce sont, au fond, les mots à tous les temps du langage qui nous ouvrent autant d’horizons. 

Houessou AKEREKORO